Une maison de retraite, vous le savez bien, est avant tout un lieu de vie. Mais, elle est aussi, dans la plupart des cas, un lieu de soins. En effet, l’entrée d’une personne en établissement d’hébergement pour personne âgée n’intervient que lorsque celle-ci connaît un état de dépendance de plus en plus important. Cela dit, pour choisir sa maison de retraite médicalisée, il faut non seulement veiller à la qualité des soins prodigués aux résidents, mais également à l’accueil et l’organisation de la vie quotidienne. Dans cet article, nous avons rassemblé pour vous 10 conseils pour bien choisir votre maison de retraite médicalisée. Lisez !
Sommaire
Les qualifications de l’équipe médicale et soignante
Un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) est une maison de retraite qualifiée pour accueillir des personnes âgées dépendantes. De ce fait, elle doit disposer d’une équipe interne de soignants capables d’administrer les soins quotidiens nécessaires aux résidents. Naturellement, pour garantir la qualité et la perpétuation des soins, la composition de l’équipe en place en dépend. Voici en effet quelques points sur lesquels il faut se renseigner avant de faire son choix.
- Les qualifications de l’équipe soignante : primo, le corps soignant est-il constitué exclusivement de diplômés d’État ? Secundo, les soins administrés aux résidents sont-ils toujours assurés par un personnel soignant qualifié ? Il est inutile de rappeler que celui qui a reçu une bonne formation saura toujours faire ce qu’il faut quand il le faut, et bien.
- La composition du corps soignant : chercher à savoir les différents métiers représentés dans votre future demeure peut être aussi un critère décisif. En effet, combien d’infirmières, d’aides-soignants, de kinésithérapeutes, etc. y a-t-il ? De même, renseignez-vous sur le nombre de résidents sur lequel chaque soignant doit s’occuper. Ces différentes questions, vous l’aurez certainement compris, devraient vous aider à vite prendre conscience d’une éventuelle pénurie de personnels qui n’est pas sans nuire à la qualité des soins. En réalité, si les soignants ne sont pas assez nombreux, ils ne peuvent consacrer suffisamment de temps à chaque résident pour lui prodiguer des soins de qualité.
- La perpétuation des soins : vous êtes dans un Ehpad ? Il n’y a donc pas de raison que les soins s’estompent, ne serait-ce pour une seconde. Par conséquent, vérifiez avant tout s’il y a une équipe de nuit. Aussi, y a-t-il une équipe de garde les week-ends et en période estivale ? Une procédure d’urgence a-t-elle été prévue ? Etc.
- L’intervention d’un médecin coordonnateur : la présence d’un médecin coordonnateur dans un Ehpad est devenue depuis la signature d’une convention tripartite. Tous les établissements de ce type ont l’obligation de recruter un médecin coordonnateur qui sera responsable de l’organisation des soins. Par conséquent, vérifiez s’il y en a dans la maison de retraite que vous projetez d’intégrer. Si oui, combien de fois celui-ci intervient-il par semaine ?
Les liens avec les acteurs de la santé
Que la maison de retraite médicalisée soit implantée en milieu rural ou urbain, il est important que son équipe travaille en synergie avec les acteurs de la santé du territoire où elle est installée. Ceci, pour assurer des soins de qualité aux résidents et pour organiser la prise en charge d’éventuelles maladies !
- Une pharmacie : Vous n’êtes pas sans savoir que la majorité des résidents de maison de retraite ont des tonnes de médicaments à prendre. Pour donc éviter qu’il ne survienne un quelconque incident, une bonne organisation s’impose. En effet, si la maison de retraite ne dispose pas d’une pharmacie en interne, il faudra s’assurer qu’elle travaille au moins avec un pharmacien du secteur.
- Des soins paramédicaux : le maintien ou l’amélioration par exemple des capacités fonctionnelles et intellectuelles d’une personne âgée en voie de perte d’autonomie dépend en grande partie de l’intervention à intervalle régulier de professionnels tels qu’un kinésithérapeute, un orthophoniste, un ergothérapeute, etc. Avant donc de choisir votre maison de retraite médicalisée, soyez sûr que ces derniers y interviennent à fréquence régulière.
- Des conventions avec d’autres établissements de santé : la santé d’une personne âgée hébergée dans un Ehpad peut se dégrader à tout moment. Il peut même arriver que son évacuation vers d’autres structures (hôpital, USLD, etc.) devienne une nécessité. D’où l’importance de vous assurer que la maison de retraite pour laquelle vous voulez opter a passé une convention avec un ou plusieurs établissements de santé du secteur. En réalité, l’existence de liens entre les Ehpad et les établissements de santé rend moins compliqué le passage d’une structure à une autre, et améliore la prise en charge de la personne âgée dans le cadre de la filière gériatrique.
L’accompagnement de la fin de vie
Généralement, les résidents d’une maison de retraite médicalisée y restent jusqu’à la fin de leurs jours. Il paraît donc évident d’envisager la gestion de la fin de vie lors du choix d’une maison de retraite.
- Des traitements palliatifs : les traitements palliatifs, selon la société française d’accompagnement et de soins palliatifs, « visent à soulager les douleurs, à apaiser la souffrance physique, à sauvegarder la dignité de la personne malade et à soutenir son entourage. » Il s’avère donc important de vous assurer que l’équipe de la maison de retraite est formée aux soins palliatifs. Dans le cas contraire, ces derniers sont-ils dispensés par des intervenants extérieurs ?
- Les obsèques : il existe certaines maisons de retraite qui s’occupent entièrement de démarches administratives à effectuer après un décès. Elles vont même jusqu’à proposer un soutien psychologique aux éplorés. Renseignez-vous donc sur la manière dont les obsèques sont organisées. De même, assurez-vous qu’il est proposé un accompagnement aux proches de la personne décédée.
L’organisation de la vie quotidienne
Vivre en collectivité, vous le savez bien, implique l’observation de certaines règles. Dans les maisons de retraite, la journée est généralement organisée du lever au coucher, de la toilette aux repas, sans oublier bien évidemment les animations, sorties et autres. Mais, cette organisation convient-elle à vos besoins et envies en tant que résident ? Pour en être sûr, voici quelques questions que vous pouvez poser !
- Le lever et le coucher : signalons avant tout que les heures du lever et du coucher varient selon les maisons de retraite. En effet, elles peuvent être flexibles par endroit, et sont particulièrement modifiées pour les résidents désorientés. Cherchez donc à savoir les horaires de lever et de coucher, et assurez-vous qu’ils s’adaptent parfaitement à vos besoins.
- Les toilettes : c’est la moindre des choses ; vous ne pouvez pas vouloir choisir une maison de retraite sans être à 100 % certain que celle-ci dispose de cabinets de toilette dans toutes les chambres.
- Le repas : une série de questions s’impose lorsque vient le moment de parler des repas. En effet, la maison de retraite dispose-t-elle d’une cantine ou d’un restaurant ? Qui s’occupe de la cuisson des aliments : un service de restauration interne ou un prestataire externe ? Les menus proposés prennent-ils en compte les besoins des résidents qui doivent suivre un régime particulier ? Un alité a-t-il la possibilité de prendre ses repas dans sa chambre ? Etc.
- Les animations : Pour que règne une bonne ambiance dans une maison de retraite, les animations ont, elles aussi, leur part de contribution. Par conséquent, renseignez-vous sur les animations proposées au sein de la maison de retraite que vous envisagez d’intégrer. Lesdites animations sont-elles réalisées par des membres du personnel ou des intervenants externes ? En réalité, une intervention de personnes extérieures suggère que la maison de retraite choisie est ouverte sur son environnement.
- Les sorties : les sorties permettent aux résidents de s’ouvrir sur leur environnement. C’est aussi un moyen pour ces derniers de vaincre les ennuis du quotidien et de ne pas se couper du monde extérieur. Alors, des sorties régulières sont-elles prévues ?
Nous sommes tous d’accord que la vie en communauté impose des contraintes. Toutefois, elle peut également être l’occasion pour les résidents d’entretenir des liens affectifs afin d’éviter l’isolement social. Voici quelques questions utiles !
- Les lieux de vie collective : la maison de retraite dispose-t-elle d’un salon collectif ou d’une salle de télévision ? Quelles sont les conditions pour y accéder ? En réalité, ces lieux de vie constituent un carrefour, c’est-à-dire là où viennent se rencontrer les différents résidents pour partager des moments de fraternité.
- Les Loisirs : là où l’on souhaite qu’il règne la convivialité s’invite les loisirs. En effet, l’existence de clubs de loisir dans une maison de retraite devrait permettre aux résidents de faire des rencontres selon leurs conformités de goûts, de caractères, etc. Alors, demandez-vous si vous pourrez participer à des clubs de loisir (échecs, cartes, couture, cuisine, etc.) dans la maison de retraite que vous avez choisie.
L’environnement de la maison de retraite
Toujours pour éviter que les résidents se trouvent isolés, l’architecture ainsi que les relations existantes entre la maison de retraite et l’environnement extérieur ont toute leur importance.
- L’accessibilité des locaux : plus il est facile de se déplacer, plus l’on se socialise. En effet, les locaux de la maison sont-ils praticables ? Peut-on facilement se rendre d’une pièce pour une autre ? Les bâtiments sont-ils adaptés (mains courantes, rampes, etc.) ?
- Les espaces verts : pour votre détente, demandez si la maison de retraite a un jardin dans lequel vous pouvez vous promener comme ça vous tente.
- Les liens avec l’environnement immédiat : comme tout le monde, les résidents d’une maison de retraite sont, eux aussi, passionnés de la vie de la cité. Pourquoi ne pas alors les y inclure en nouant par exemple des relations avec le village d’à côté, ou même la ville sœur ? Permettre aux résidents d’aller faire de petites courses chez les commerçants du marché peut, en effet, être une manière pour eux de donner du rythme à leurs semaines.
Le respect de l’intimité et des convictions
Dans une maison de retraite réside une personne de troisième âge. Cette dernière a, comme tout le monde, le droit au respect strict de son intimité. De même, ses convictions (politiques, religieuses, etc.) doivent elles aussi être acceptées.
- L’hébergement : le résident peut, au premier jour, choisir une chambre double. Mais, avec le temps, celui-ci peut décider de passer de cette dernière pour une chambre individuelle, ou vice versa. Auquel cas, pourrait-on le lui permettre ? Ne pas accepter constitue une violation au droit au respect de l’intimité de la personne concernée.
- Les visites : ce n’est pas parce que je vis dans une maison de retraite que je n’ai plus le droit de maintenir tel quel les relations avec mon entourage. Alors, peut-on par exemple me permettre de recevoir mes proches dans un salon particulier ? Normalement oui, et le tout dans le respect de votre intimité.
- Les convictions religieuses : la France est un État laïc. Du coup, même si j’intègre une maison de retraite, je dois pouvoir continuer mes pratiques religieuses. En d’autres termes, ma religion doit être respectée. Je peux même, si possible, aller assister non loin de l’établissement à des offices religieux.
Important : le bafouement des convictions religieuses d’une personne est une forme de discrimination ; l’acte est sévèrement puni par la loi.
L’équipe d’encadrement
Vous le saviez certainement, c’est le directeur qui coordonne tout (l’ambiance générale, l’organisation des équipes, etc.). Il s’avère de ce fait important de le rencontrer et se renseigner sur certains points avant de choisir une maison de retraite.
La formation : normalement, un directeur de maison de retraite doit nécessairement avoir bénéficié d’une formation spécifique à l’École des Hautes Études en Santé Publique (EHESP). Le CAFDES, seul diplôme d’État du secteur, n’est cependant pas obligatoire pour être directeur d’une maison de retraite. Alors, quelle formation le directeur de la maison a-t-il suivie ?
La présence effective : il est fréquent de constater l’absence répétée des directeurs dans les maisons de retraite. A quelle fréquence le vôtre est-il effectivement présent ? Ce dernier point n’est pas sans importance, car, naturellement, un directeur absentéiste ne peut ni mettre en œuvre un projet institutionnel ni garantir le bon encadrement de son établissement.
La transparence financière
Généralement, la vie en maison de retraite représente une très lourde charge financière pour la personne âgée et ses proches. Si les tarifs d’une maison de retraite sont strictement encadrés pour ce qui concerne les soins et la prise en charge de la dépendance, ce n’est pas le cas pour les frais d’hébergement qui sont laissés à l’appréciation des établissements. Ces derniers peuvent varier d’une maison de retraite à une autre, et représentent la grande partie des coûts que prennent en charge les résidents. Il s’impose par conséquent de procéder à un examen attentif des tarifs affichés, se renseigner sur leurs contenus, les éventuelles prestations facturées en supplément, etc. Demandez aussi si, comme dans certains établissements, ils facturent eux aussi les jours d’absence des résidents (vacances, hospitalisation…).
La proximité
Si nous devons vous prodiguer un dernier conseil, ce sera vous demander d’opter pour une maison de retraite proche de la famille. Ainsi, cette dernière pourra régulièrement vous rendre visite, et bien sûr vous apporter tout son soutien (moral, matériel, financier, etc.).
Vous avez maintenant tout pour bien choisir la meilleure maison de retraite médicalisée. Pour vos questions, suggestions et recommandations, veuillez nous les adresser dans les commentaires.