Le psoriasis fait partie des infections cutanées les plus fréquentes. Au total, environ 2 % de la population humaine mondiale est concernée. Et en France, un million de personnes souffrent de cette maladie. Le psoriasis est une dermatose érythématosquameuse normalement bénigne et d’évolution chronique. Même si, de par leur retentissement fonctionnel et social, il existe bel et bien quelques formes graves de cette affection. Cependant, celles-ci n’engagent que rarement le pronostic vital de l’individu. Parmi les points abordés dans cet article figurent les causes du psoriasis de même que les traitements naturels ou encore l’alimentation préconisée et celle à éviter.
Sommaire
Les causes du psoriasis
Les causes du psoriasis encore appelées facteurs étiologiques sont :
- l’hérédité ;
- les infections bactériennes ; et,
- les facteurs psychologiques
L’hérédité est donc une des sources de la maladie. De fait, dans 30 % des cas, le psoriasis est familial. Les scientifiques essayent encore de déterminer précisément la nature des gènes responsables de cette transmission héréditaire. Ainsi, ils s’intéressent à plusieurs locus de susceptibilité. Tout particulièrement, les chromosomes pointés du doigt sont :
- le chromosome 6 ; tout près des gènes d’histocompatibilité ;
- le chromosome 1 ; et également,
- le chromosome 17.
Quant aux infections bactériennes pouvant causer le psoriasis, elles sont remarquées surtout chez les enfants. Enfin, les facteurs psychologiques se rapportent aux chocs émotifs. Ces derniers sont observés dans 50 % des cas et surviennent avant les poussées ou au début de la maladie.
Les signes cliniques habituels du psoriasis
Pour parler des symptômes typiques du psoriasis, nous distinguerons :
- la lésion élémentaire ; et,
- les formes topographiques, c’est-à-dire localisées à des endroits précis du corps.
La lésion élémentaire est très caractéristique et suffit le plus souvent à elle seule, pour faire le diagnostic. Cette lésion se présente sous l’aspect d’une tache érythématosquameuse :
- arrondie ;
- ovalaire ; ou,
- polyclinique.
La couche squameuse superficielle est blanchâtre. Elle peut être très épaisse et devenir une vraie carapace. En ce qui concerne la tache érythémateuse sous-jacente, elle est la plus visible par transparence et en périphérie. Par ailleurs, la lésion peut être de caractère clairement papuleux notamment dans le cas des psoriasis évolutifs. Les dimensions des taches varient assez fortement. Ainsi, on peut observer :
- des psoriasis en points ;
- des psoriasis en gouttes ;
- des psoriasis nummulaires de petit diamètre ; ou encore,
- des psoriasis en plaques ; ceux-ci pouvant occuper de vastes surfaces.
Notez que la localisation est un élément majeur dans l’établissement du diagnostic. Et que le psoriasis se retrouve souvent de façon symétrique sur les espaces exposés aux contacts extérieurs à savoir :
- le coude ;
- le bord cubital de l’avant-bras ;
- le genou ;
- la région péritibiale ;
- la région lombosacrée ; ainsi que,
- le cuir chevelu.
Intéressons-nous à présent aux formes topographiques du psoriasis. On distingue :
- le psoriasis des plis ;
- le psoriasis du cuir chevelu ;
- le psoriasis du visage ;
- le psoriasis palmoplantaire ;
- le psoriasis des ongles ; et,
- le psoriasis des muqueuses.
On parle de psoriasis inversé lorsque, plutôt que d’apparaitre sur les faces d’extension, le psoriasis se développe dans les plis. Dans le cas d’espèce, les lésions peuvent être localisées dans :
- le pli interfessier ;
- les zones sous-mammaires ;
- l’ombilic ; ou, plus rarement,
- les plis inguinaux ;
- la région génitale ;
- les creux poplités ;
- les creux axillaires ; de même que,
- les espaces interdigitaux.
Il est facile de poser le diagnostic des psoriasis inversés quand on observe à distance les éléments psoriasiques caractéristiques. En revanche, le diagnostic est beaucoup moins aisé lorsque la maladie affecte exclusivement les plis.
Le psoriasis du cuir chevelu se présente sous forme de plaques circonscrites :
- de tailles variables ;
- rondes ;
- bien limitées ; et,
- couvertes de larges squames que traversent les cheveux
Dans la région antérieure du cuir chevelu, les lésions apparaissent souvent :
- plus humides ;
- prurigineuses ; et,
- bordées par une bande érythémateuse recouverte de squames grasses (on parle de psoriasis séborrhéique)
Il est aussi fréquent de localiser la lésion dans la région occipitale. Et il arrive enfin que dans quelques cas, le psoriasis forme une carapace couvrant le cuir chevelu dans son entièreté.
Le psoriasis du visage est rare. Et il se présente généralement sous l’aspect d’une dermatite séborrhéique qui atteint notamment les plis nasogéniens. De façon classique, le psoriasis du visage se retrouve au niveau :
- de la conque ; et,
- du conduit auditif externe.
Le psoriasis palmoplantaire, en ce qui le concerne, donne lieu à des lésions bilatérales, le plus souvent. Ce qui entraine une kératodermie.
Cette kératodermie peut être soit en îlots soit diffuse. De plus, elle peut s’accompagner de profondes fissures. Lesquelles sont douloureuses et gênent les mouvements de main ou même la marche. Le diagnostic du psoriasis palmoplantaire est simple lorsque les lésions sont bien limitées avec une aréole érythémateuse en périphérie. Le psoriasis des ongles est rarement isolé. Et d’ailleurs, il accompagne les psoriasis cutanés dans 30 à 50 % des cas. Le psoriasis des ongles est caractérisé par :
- des dépressions ponctuées cupuliformes ; on parle alors d’ongles en « dé à coudre » ;
- l’onlycholyse psoriasique avec un décollement du doigt et une zone proximale rosie et cuivrée ;
- la tache d’huile qui est de forme ovale et de couleur jaunâtre ;
- la paronychie ;
- la perte de l’aspect transparent de l’ongle ; ou encore,
- l’hyperkératose sous-unguéale.
À noter que le psoriasis peut détruire l’ongle partiellement ou totalement. Pour finir, le psoriasis des muqueuses ne se contracte que très rarement. Les taches apparaissant sur le gland sont :
- peu infiltrées ;
- bien limitées ;
- érythémateuses sans cependant être squameuses.
Le diagnostic est compliqué surtout en raison de la possibilité qu’il s’agisse d’autres balanites chroniques.
Le psoriasis peut s’établir sur la langue :
- soit plicaturée ;
- soit géographique avec des anneaux leucokératosiques polycycliques et migrateurs.
L’évolution et les complications du psoriasis
Le psoriasis débute généralement chez :
- l’adolescent ; ou,
- le jeune adulte.
Chronique, la maladie évolue par poussées entrecoupées de rémissions. Au cours de ces rémissions, les lésions disparaissent souvent presque totalement. Néanmoins, des éléments discrètement squameux ou achromiques persistent au niveau des coudes et des genoux.
En saison estivale, les rémissions sont plus fréquentes, du fait sans doute de l’effet bénéfique des rayons ultraviolets. Le plus souvent imprévisibles, les poussées peuvent naitre de la prise de médicaments ou de facteurs psychologiques. Et alors, réapparaissent ou s’étendent d’anciennes plaques comme des éléments nouveaux en gouttes ou punctiformes.
Les complications du psoriasis sont rares, mais lorsqu’elles surviennent, il peut s’agir :
- de surinfections bactériennes telles que les furoncles et les pustules ; ou encore,
- d’eczématisation se caractérisant par l’apparition d’un prurit avec suintement et croûtes. Souvent, c’est l’intolérance à une médication locale qui est responsable de cette eczématisation.
Les formes particulières de psoriasis
Les formes particulières de psoriasis sont :
- le psoriasis pustuleux ;
- le psoriasis arthropatique ;
- le psoriasis de l’enfant ;
- le psoriasis combiné à l’infection par le virus d’immunodéficience humaine (VIH) ; et,
- les psoriasis provoqués.
Le psoriasis pustuleux et le psoriasis arthropathique sont des psoriasis graves.
Le premier peut soit se développer chez un psoriasique connu, soit, plus rarement, inaugurer la maladie psoriasique. Le psoriasis pustuleux est déclenchable par des médicaments notamment les corticoïdes. On distingue :
- le psoriasis pustuleux localisé palmoplantaire. Celui-ci est caractérisé par des pustules jaunâtres qui évoluent par poussées. Ces poussées se succèdent de façon chronique. Souvent, ce type de psoriasis provoque des difficultés du travail manuel et de la marche.
- le psoriasis pustuleux généralisé. Il est beaucoup plus rare que le premier. Et il apparait de façon brusque avec altération de l’état général du sujet ; fièvre et placards de couleur rouge vif, de grande dimension, et se couvrant de pustules superficielles.
Le psoriasis arthropathique ou rhumatisme psoriasique accompagne 10 à 20 % des psoriasis cutanés. Il peut se présenter sous forme :
- d’arthralgies simples ;
- de mono- ou oligoarthrites ;
- de rhumatisme psoriasique axial ; mais principalement,
- de polyarthrite psoriasique.
Le psoriasis est très rare chez l’enfant. Parmi les cas recensés, il débute 2 fois sur 10 avant l’âge de 10 ans et se présente sous un aspect éruptif en gouttes. Le psoriasis de l’enfant apparait souvent à la suite d’un épisode rhinopharyngé et se dissipe sous antibiothérapie.
Par ailleurs, de nombreuses études ont permis de révéler la survenance d’un psoriasis souvent sévère ou l’amplification d’un psoriasis préexistant en cas d’infection par le VIH.
Ce psoriasis est vulgaire, pustuleux (acral ou généralisé) ou encore érythrodermique. Enfin, retenez que certains médicaments sont susceptibles de provoquer ou d’aggraver le psoriasis tout particulièrement les sels de lithium, les bêtabloquants et l’interphéron alpha. Les psoriasis provoqués peuvent également, mais très rarement, naitre de l’administration :
- d’anti-inflammatoires non stéroïdiens ;
- d’inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine ;
- de tétracyclines ; de même que,
- d’antipaludéens de synthèse.
De même, les traumatismes cutanés tels que les vaccinations et les griffures peuvent entrainer des lésions psoriasiques : c’est le phénomène de Koebner.
Les traitements médicamenteux du psoriasis
Le traitement médicamenteux du psoriasis vise à provoquer la réduction des lésions jusqu’à ce qu’elles deviennent tolérables pour le patient. Clairement donc, il n’existe pas encore de remède contre le psoriasis.
Le traitement local, presque toujours indispensable, se fait par :
- les kératolytiques, corticoïdes et réducteurs ;
- les dérivés de la vitamine D ; et,
- la rétinoïde topique.
Au moyen de kératolytiques, de corticoïdes et de réducteurs, le traitement passe par les deux stades suivants le décapage des lésions grâce à des topiques kératolytiques et le traitement de l’inflammation sous-jacente grâce aux corticoïdes. Le kératolytique le plus utilisé est l’acide salicylique concentré de 2 à 10 % :
- dans un excipient gras qui peut être par exemple de la vaseline ; ou,
- dans un alcool pour ce qui concerne surtout le cuir chevelu.
Comme les lésions ne sont pas squameuses dans les psoriasis de plis, les kératolytiques ne sont donc pas utiles dans ce cas précis. En dehors des kératolytiques, le décapage peut aussi se faire par :
- des émollients ; ou,
- des bains d’eau claire ou salée ; ou encore,
- des applications de vitamine D. Remarquez qu’il existe actuellement deux molécules dérivant de la vitamine D. À savoir le calcipotriolet le tacalcitol.
Enfin, la rétinoïde topique se rapporte au tazarotène. En application journalière, elle est aussi efficace que les dermocorticoïdes avec en plus une durée d’action plus longue. Cependant, ses effets secondaires irritatifs limitent sa prescription. Et il est conseillé de l’associer à un dermocorticoïde pour mieux traiter le psoriasis.
Les traitements généraux comportant des effets secondaires qu’on ne peut négliger, ils doivent se faire uniquement en cas de psoriasis grave. Et comme les modalités d’utilisation sont complexes, laissons alors aux spécialistes le soin de vous les détailler. Si d’aventure, vous deviez vous retrouver concerné ! En attendant, sachez juste que les médicaments utilisés sont :
- le méthotrexate (à éviter chez l’homme ayant l’intention de procréer ainsi que chez la femme enceinte) ;
- l’acitrétine ; de même que,
- la ciclosporine.
La photothérapie, un traitement naturel du psoriasis
La photothérapie est un traitement de choix des psoriasis par l’action de la lumière solaire. Pour que ce traitement réussisse, il faut respecter quelques modalités :
- associer l’exposition solaire à la balnéothérapie ou à la crénothérapie. Cela est presque toujours bénéfique. L’efficacité s’en ressent davantage au bord de la mer. Car à cet endroit, le rayonnement solaire comporte plus d’ultraviolets A (UVA). Ceux-ci ne provoquant pas de coup de soleil au contraire des ultraviolets B (UVB) ; et autorisant de ce fait une exposition prolongée.
- remplacer la photothérapie classique par UVB (à 290-320 nm) par l’emploi d’UVB à spectre étroit (à 311 nm). Ainsi, le risque d’érythème est réduit de même que la quantité d’énergie délivrée par centimètre carré.
Les traitements naturels autres que la photothérapie
Afin d’atténuer les démangeaisons provoquées par le psoriasis et de cicatriser la peau, il existe quelques remèdes naturels plus ou moins efficaces. Il s’agit :
- de la lécithine marine ;
- de l’huile essentielle de lavande fine ;
- des bourgeons de cassis ; et,
- de la décoction de pensée sauvage.
Les aliments conseillés en cas de psoriasis
Adoptez une diète anti-inflammatoire, anti oxydante et respectant la perméabilité des intestins, lorsque vous êtes atteint de psoriasis. Consommez alors davantage :
- de céréales complètes ;
- de légumes ;
- de fruits ;
- d’aliments riches en Oméga-3 ; de même que,
- de produits à forte teneur en sélénium et
de protéines maigres.
Concernant les céréales complètes, privilégiez ceux qui ne contiennent pas de gluten. Les céréales adéquates sont entre autres :
- le riz brun ;
- le riz sauvage ;
- le millet ;
- le quinoa ;
- l’amarante ; ou encore,
- le sarrasin
Consommez :
- au petit-déjeuner, des céréales complètes sans sucre ;
- des desserts préparés au moyen de farines complètes et de purées de fruits ;
- des pains complets sans sucre ;
- des pâtes complètes ;
- du miel ;
- du sirop de malt ;
- du sirop de riz brun ;
- du sirop d’érable ; ou encore,
- du jus de canne à sucre.
En cas de psoriasis, il est recommandé de prendre journellement 8 portions de fruits et légumes.
Voici quelques exemples de ce à quoi correspond une portion :
- 250 ml de soupe ;
- 250 g de fraises ;
- 250 ml de jus 100 % naturel ;
- ½ assiette de légumes verts
- 1 bol de salade ;
- 1 poire, banane, pomme ou orange ;
- 1 compote ;
- 2 clémentines ;
- 2 kiwis ; ou encore,
- 10 à 15 cerises.
Mangez des graines de tournesol ; des sardines ; des huîtres ; des noix du Brésil ou encore du poisson plat. Car ces aliments font partie des meilleures sources de sélénium. Les aliments à forte teneur en oméga-3 sont notamment les poissons tels que :
- le saumon de l’Atlantique ;
- la truite grise ;
- le flétan du Groeland ; ainsi que,
- le maquereau bleu.
Parmi les meilleures sources de protéines maigres, figurent :
- les œufs ;
- les volailles ;
- les poissons ; de même que,
- les légumineuses ;
- le tempeh ;
- le tofu ; et,
- les produits laitiers écrémés.
Les aliments à proscrire en cas de psoriasis sont :
- le gluten ;
- l’oméga-6 ;
- les graisses animales saturées ; de même que,
- l’alcool.
Le psoriasis n’est pas une maladie rare. Et bien souvent, il agit fortement sur la vie relationnelle du sujet atteint. Pour que le traitement soit efficace, il doit se réaliser en collaboration étroite avec le psoriasique. Ce dernier doit par ailleurs veiller sur son alimentation. En plus des traitements médicamenteux disponibles, il existe une voie naturelle de soulagement. Cette voie, c’est la photothérapie.