L’anémie est un problème majeur de santé. Au total, 25 % de la population humaine mondiale est concernée. Et cette anomalie est susceptible de mener à de graves complications. Pour cette raison, elle doit faire l’objet d’un traitement rigoureux. Qu’est-ce que c’est que l’anémie ? Quels en sont les symptômes ? Quelles sont les formes ? Comment se fait le diagnostic ? Quels sont les traitements disponibles ? Quelles sont les possibles complications ? Et quelles précautions prendre en cas d’anémie ? Découvrez dans cet article les réponses à toutes ces interrogations.
L’anémie, une maladie du sang
L’anémie est la diminution anormale du taux d’hémoglobine sanguine. Or, l’hémoglobine est la protéine permettant aux globules rouges de transporter de l’oxygène par le sang, tout le long du corps. Les personnes souffrant d’anémie s’essoufflent ainsi plus vite que les autres et sont aussi plus rapidement atteintes par la fatigue. Ces deux constats sont à rapprocher du fait qu’il leur faut faire davantage d’efforts que les personnes saines pour diffuser une dose identique d’oxygène.
Plus précisément, l’anémie est constatée quand le taux d’hémoglobine descend en dessous de 140 grammes par litre de sang chez le nourrisson ; 130 grammes par litre de sang chez l’homme adulte et 120 grammes par litre de sang chez la femme adulte.
Par ailleurs, retenez qu’il existe deux grandes familles d’anémies à savoir :
- les anémies centrales ; et,
- les anémies périphériques.
En cas d’anémie centrale, on note une production insuffisante par la moelle osseuse de globules rouges ainsi que d’hémoglobine. Dans le cas d’une anémie périphérique, la production de globules rouges et d’hémoglobine reste normale. En revanche, la diminution d’hémoglobine sanguine est provoquée par une énorme perte des globules rouges :
- à la suite d’hémorragies ; ou,
- en raison d’une hémolyse.
Parmi les affections pouvant conduire à des hémorragies, figurent :
- les hémorroïdes ;
- les ulcères de l’estomac ;
- les ankylostomes ; et,
- l’hémophilie.
Quant à l’hémolyse, il s’agit de la destruction des cellules de globules rouges.
Quelles sont les causes de l’anémie ?
Les causes possibles d’une anémie sont diverses. Mais la cause principale est une carence nutritionnelle en fer ou en vitamines.
Or, on sait que ces deux éléments sont incontournables dans la fabrication de l’hémoglobine, comme dans le fonctionnement des globules rouges. Une maladie des reins peut également être la source d’une anémie. Cela survient lorsque l’atteinte rénale perturbe la fabrication de l’érythropoïétine. De même, les globules rouges peuvent se retrouver en nombre insuffisant dans le sang en cas de :
- maladie inflammatoire ; ou encore,
- de trouble au niveau de la moelle osseuse.
À retenir que les personnes les plus à risque sont :
- les femmes ayant des menstruations importantes ;
- les enfants en bas âge ; et,
- les femmes en état de grossesse.
Enfin, l’anémie peut être due à la combinaison de plusieurs facteurs notamment chez les personnes souffrant d’un cancer. D’ailleurs, 50 % des cancéreux sont confrontés à une anémie. Les origines peuvent alors être à la fois :
- les tumeurs de la moelle osseuse ;
- les pertes sanguines ;
- une carence dans l’alimentation ;
- la radiothérapie ; et,
- la chimiothérapie.
Quels sont les symptômes permettant de reconnaître une anémie ?
L’anémie légère passe le plus souvent inaperçue. Et de fait, les signes apparaissent avec plus ou moins d’intensité selon :
- la gravité de l’anémie ;
- le type d’anémie ; de même que,
- la vitesse d’apparition de la maladie.
Les symptômes les plus caractéristiques de l’anémie sont :
- une sensation de fatigue ;
- un teint livide ;
- une hausse du rythme cardiaque ; et,
- un essoufflement accéléré au moment de l’effort physique.
En plus de ces symptômes, on peut aussi observer :
- une froideur au niveau des extrémités des membres ;
- des maux de tête ; ainsi que,
- des vertiges ; et,
- une fragilité plus élevée face aux infections.
Dans les cas d’anémie les plus sérieux, on peut par ailleurs constater l’apparition :
- de douleurs au niveau des membres ;
- de douleurs abdominales ;
- de douleurs dans le dos ; et,
- de douleurs dans la poitrine ; ainsi que,
- de troubles de vision ; et,
- d’une jaunisse.
Quelles sont les formes d’anémie ?
Les cinq formes d’anémie répertoriées sont les suivantes :
- l’anémie ferriprive ;
- l’anémie à hématies falciformes ;
- l’anémie aplasique ;
- l’anémie inflammatoire ; et,
- l’anémie pernicieuse
La plus fréquente de ces formes est l’anémie ferriprive. Elle est due à une carence en fer. Et elle s’observe chez les enfants et les femmes indépendamment de leurs âges. L’anémie ferriprive atteint également les hommes dans le cas où elle est causée par :
- des polypes ;
- des cancers du côlon ; ou encore,
- d’autres tumeurs malignes touchant l’estomac et les intestins.
L’anémie ferriprive est très présente particulièrement en Amérique du Nord ; où on estime que pas moins de 20 % de la population féminine est touchée. Sachez enfin que la détection d’une anémie ferriprive met systématiquement la puce à l’oreille d’un médecin quant à l’existence d’un cancer gastro-intestinal. L’anémie à hématies falciformes tire son nom du fait que les globules rouges concernés soient en forme de faucille. Elle est aussi très fréquente et des millions de personnes en souffrent dans le monde.
L’anémie à hématies falciformes est d’origine héréditaire. Autrement dit, ce sont les parents qui la transmettent à leurs progénitures via des gènes défectueux. Les chercheurs ont pu déterminer au sujet de l’anémie à hématies falciformes que les personnes les plus exposées sont d’origine :
- africaine ;
- moyen-orientale ;
- méditerranéenne ; ou,
- indienne.
L’anémie aplasique est quant à elle rare. Elle apparait seulement quand la moelle n’est plus en mesure de produire les cellules sanguines. L’anémie aplasique est extrêmement grave. Et le taux de prévalence annuel est de 2 à 12 cas par million de personnes. Les cas s’observent chez les adultes comme chez les enfants.
Pour ce qui a trait à l’anémie inflammatoire, il s’agit d’une forme douce d’anémie. Elle peut survenir chez les personnes souffrant d’infections particulières depuis un ou deux mois. Les maladies les plus susceptibles de s’accompagner d’une anémie inflammatoire sont :
- la tuberculose ;
- le cancer ;
- les affections rénales ;
- le VIH ;
- les maladies du foie ; ainsi que,
- les troubles rhumatologiques.
Enfin, l’anémie pernicieuse est surtout observée chez les personnes âgées. La cause peut être soit une carence alimentaire en vitamine B12 soit une mauvaise résorption de la vitamine B12 par les intestins. En dehors des personnes du troisième âge, l’anémie pernicieuse touche également pas mal d’alcooliques.
Comment se fait le diagnostic de l’anémie ?
Il faut nécessairement procéder à un examen clinique pour diagnostiquer une anémie. En plus de l’examen clinique, des analyses de sang sont également effectuées. Parmi celles-ci, la plus importante est l’hémogramme.
L’hémogramme permet de connaître le taux d’hémoglobine dans le sang du patient. Et l’anémie est confirmée si et seulement si ce taux est inférieur aux valeurs indiquées plus haut. Au moyen de l’hémogramme, le médecin recueille aussi des informations sur la cause de l’anémie en déterminant si cette dernière est due à une carence ou non. En fonction du résultat issu de l’analyse de l’hémogramme, on distingue :
- les anémies normochromes et normocytaires ;
- les anémies hypochromes et/ou microcytaires ;
- les anémies macrocytaires ou mégaloblastiques ; et,
- les anémies hémolytiques.
On parle d’anémie normochrome et normocytaire dans le cas d’une baisse du nombre de globules rouges ayant une couleur et une taille normale. Dans le cas des anémies hypochromes, les globules rouges sont de couleur claire. Alors que concernant les anémies microcytaires, les globules sont de petites tailles.
Les globules rouges sont par contre de taille supérieure à la normale lorsque les analyses révèlent une anémie macrocytaire ou mégaloblastique. Enfin, les anémies hémolytiques sont constatées en cas de destruction des globules rouges. Les anémies normochromes et normocytaires d’une part et les anémies hypochromes d’autre part, sont les plus courantes. À noter que toujours en fonction des résultats, le médecin peut demander des examens complémentaires, comme :
- un bilan immunologique ;
- un dosage du fer sérique ;
- des dosages enzymatiques ;
- un test de détection des réticulocytes ;
- une étude du métabolisme du fer radioactif ;
- un test de la saturation de la sidérophylline ;
- une étude de la durée de vie des globules rouges ;
- une électrophorèse de l’hémoglobine ;
- une biopsie médullaire ;
- un myélogramme ; ou encore,
- le test de Coombs.
Quels sont les traitements contre l’anémie ?
Les traitements de l’anémie sont directement liés à la cause sous-jacente de celle-ci. Ainsi :
- dans le cas où ce serait une carence en fer qui a provoqué l’anémie : le médecin prescrira une supplémentation de fer sous la forme de comprimés ;
- si en revanche, l’anémie est due à un manque de vitamine B12 ou de vitamine B9 (acide folique) : le médecin pourra là encore prescrire une supplémentation ;
- il faudra stopper l’administration d’un médicament, si c’est ce dernier qui est à la base de l’anémie ;
- en cas d’association de l’anémie à une autre maladie, il faudra absolument traiter la maladie en question si l’on veut réduire les symptômes d’anémie ;
- un traitement hormonal est préconisé pour les femmes aux prises à d’abondantes règles ;
- l’anémie hémolytique acquise, c’est-à-dire non congénitale, est traitée par des immunosuppresseurset des corticostéroïdes ;
- enfin, une anémie grave demande à ce que le sujet soit traité par des injections d’érythropoïétine synthétique,une transfusion de sang ; ou encore dans certains cas, une transplantation de moelle osseuse.
Il faut prendre très au sérieux une anémie sévère. Car, non traitée, elle peut engendrer des complications aussi bien cardiaques que pulmonaires.
Sachez par ailleurs que, dans le cas spécifique de l’anémie ferriprive chez le nouveau-né, le traitement doit se faire à travers le lait maternel. Car l’organisme du bébé absorbe davantage de fer dans le lait de sa maman que dans le lait de vache par exemple. La mère devra alors prendre des suppléments de fer. Lorsque, l’anémie est le fait soit de saignements gastro-intestinaux, soit de saignements menstruels, elle est sans gravité. Et un traitement par des suppléments de fer est également efficace. Lorsque l’anémie est due à une carence en vitamine B12, le patient devra alors dorénavant veiller sur son alimentation. Il lui faudra consommer davantage :
- de viande ;
- de poisson ; et,
- de produits laitiers.
Ce constat s’applique également pour le cas d’une anémie par carence en acide folique. Les produits alimentaires à prendre comprennent :
- les oranges ;
- les cantaloups ;
- les pois verts ; mais également,
- les épinards.
Une anémie accompagnant un cancer ou un grave trouble rénal nécessite l’administration de médicaments tels que :
- l’époétine alfa ; et,
- la darbépoétine alfa.
Les médicaments ci-dessus cités agissent alors en imitant l’action de l’érythropoïétine. Cette dernière est une hormone naturelle qui intervient dans la production par la moelle osseuse, de globules rouges sanguins.
Quelles sont les complications possibles ?
En cas d’anémie sévère, le risque est que les organes et tissus soient privés totalement de sang comme d’oxygène. Et dans ce cas, les cellules meurent rapidement : on parle alors d’ischémie.
En ce qui concerne le cas très sérieux de l’anémie à hématies falciformes, les globules rouges perdent de leur forme arrondie. Et, comme déjà précisés, ils se présentent sous l’aspect d’une faucille. Du fait même de l’anormalité de cette forme, les cellules se retrouvent bloquées au niveau des petits vaisseaux sanguins. Et ainsi, elles empêchent le sang d’écouler comme il faut.
Les personnes atteintes d’anémie à hématies falciformes peuvent alors souffrir d’une ischémie grave soit dans les membres inférieurs, ce qui peut exiger parfois une amputation soit dans d’autres organes du corps avec pour conséquence notable une forte douleur.
Les personnes souffrant d’anémie à hématies falciformes courent par ailleurs le risque de faire face à un accident vasculaire cérébral. En effet, les hématies falciformes peuvent aisément s’assembler, formant ainsi un caillot. Et ce caillot obstruera alors le déversement du sang dans les vaisseaux du cerveau.
Quelles sont les précautions particulières à prendre en cas d’anémie ?
Voici quelques soins particuliers à prendre par les personnes souffrant d’anémie. Plus précisément, ces précautions sont vitales en cas d’anémie aplasique ; d’anémie hémolytique ; ainsi que d’anémie à hématies falciformes :
- se protéger contre les infections. L’anémie aplasique touche également les globules blancs augmentant ainsi la vulnérabilité aux infections. Il faut alors se nettoyer régulièrement les mains en se servant d’un savon antiseptique, éviter de se retrouver en contact avec les personnes malades, dormir correctement, avoir son carnet de vaccination à jour et si nécessaire, faire un traitement aux antibiotiques ;
- boire suffisamment d’eau. Car la viscosité du sang est augmentée par une hydratation insuffisante. Ce qui peut potentiellement entrainer, surtout en cas d’anémie à hématies falciformes de douloureuses crises ou de graves complications ;
- ne pas faire des exercices physiques trop intenses. Parce que, déjà, même les activités physiques légères peuvent vite fatiguer un sujet anémique. Et en cas d’anémie persistante, le cœur doit être ménagé.
Faire très attention aux coupures et aux blessures. Il faut limiter les pertes de sang autant que possible ; comme chez les individus à faible taux de plaquettes sanguines, le sang ne coagule pas normalement. Par exemple, utiliser un rasoir électrique au lieu d’une lame, pour se raser, utiliser une brosse à dents à poils doux ou encore ne pas pratiquer de sports de contacts (arts martiaux, rugby, boxe, lutte, etc.).
Assez fréquente, l’anémie est un problème de santé qui se caractérise par une insuffisance de globules rouges, ce qui affecte l’apport d’oxygène aux tissus et aux organes. Les anémiques sont plus fatigués et s’essoufflent plus rapidement, parce que leur cœur est davantage sollicité. L’anémie touche, selon l’Organisation mondiale de la santé, le quart de la population mondiale. Et le cas le plus courant d’anémie est l’anémie ferriprive. De même, les personnes les plus atteintes sont les femmes ayant d’abondantes menstruations, les petits enfants et les femmes enceintes.