Que de fois n’avons-nous pas entendu dire que l’homme est un malade ambulant ! En effet, le corps humain est enclin à un nombre incalculable de maladies auxquelles la médecine s’attelle chaque jour à trouver de remèdes. Si pour les unes elle a réussi à mettre au point des vaccins, et bien, pour d’autres, elle tente désespérément de trouver les solutions idoines. Mais parmi ces différentes maladies, figure la maladie de Verneuil qui a retenu notre attention aujourd’hui. Avec cet article, vous trouverez des réponses à vos diverses préoccupations liées aux symptômes, traitements et risques de cancer de cette maladie.
Sommaire
Maladie de Verneuil : que signifie-t-elle et quelles sont ses implications ?
Connue encore sous le nom d’hidrosadénite suppurée, la maladie de Verneuil désigne une affection chronique qui touche le plus souvent les zones creuses du corps humain : les aisselles, le pli des fesses ou celui de périnée, les plis de l’aine, le dessus ou les aréoles des seins.
En effet, les glandes qui sont au niveau de ces différentes parties citées sont bouchées pour une raison difficile à identifier. Ainsi, les entassements des cellules épithéliales et les matières grasses s’amoncellent au niveau des follicules pilaires qui se gonflent pour s’éclater. En effet, l’association du contenu de follicule sous-cutané avec des bactéries est identifiée comme des déchets à éliminer. Ce qui entraine le déclenchement du processus d’inflammation. Ceci provoque la formation des boules de pus (abcès ou des fistules).
La maladie de Verneuil est donc une affection inflammatoire chronique associée dans une certaine mesure à une autre maladie articulaire appelée maladie de Crohn. Autrement dit, les cavités cutanées des poils de certaines parties du corps sont fermées grâce aux infections bactériennes, ce qui engendre des inflammations et des lésions. Toutefois, une récente expérience de solution immunitaire laisse penser à d’autres pistes de recherches.
La piste génétique est même entrevue. En fait, sur 40 % des cas de maladie de Velpeau observés, on remarque que plusieurs personnes en sont porteuses au sein d’une même famille. Ce qui voudra signifier tout simplement que la maladie peut être transmise à la descendance. Mais le paradoxe est que le gène anormal n’est pas forcément visible chez le porteur. Nous sommes sans doute en présence de la « pénétrance variable » et jusqu’à présent on n’a pas encore réussi à identifier.
La maladie de Verneuil est aussi désignée sous le nom de la maladie de Velpeau ou de l’acné apocrine. Elle atteint environ 1 % de la population française soit environ 600 000 Français. La Belgique compte environ 110 000 personnes constituées majoritairement des jeunes femmes dont le taux est estimé à 70 ou 80 %. Pour mieux appréhender la maladie de Verneuil, il convient de retenir les points suivants :
- la maladie de Verneuil a une influence notoire sur la vie quotidienne de l’homme simplement parce qu’elle transforme négativement l’apparence physique de l’homme. Mais elle affecte aussi sa psychologie.
- Pour traiter efficacement et rapidement cette maladie, il est capital de rester vigilant à son diagnostic.
- Nous sommes tous d’accord que la maladie de Verneuil est une inflammation virale des glandes sudorifères. Néanmoins, ce sont les follicules pilaires qui sont les plus concernés.
- Les infections sous-cutanées apparaissent dans les endroits du corps presque inaccessibles à l’air. On les appelle les zones des plis.
Disons que la maladie de Verneuil est pathologie chronique cutanée qui se manifeste principalement par l’apparition des inflammations et des douleurs au niveau des cavités apocrines. C’est une maladie très inconfortable.
Par ailleurs, il faut admettre qu’autour de l’origine de cette pathologie, règne une ambiguïté terrible. En revanche, la première description de cette maladie date de 1854 et porte la signature d’un chirurgien français qui a tôt fait de lui attribuer son nom.
Maladie de Verneuil : quels sont les signes annonciateurs de cette maladie ?
La maladie de Verneuil est caractérisée fondamentalement par des inflammations répétitives et de nature douloureuse au niveau des plis cutanés ou des zones de frottement telles que les cuisses, les seins et les parages des parties génitales.
D’une manière générale, la maladie de Verneuil apparait le plus souvent pendant la période postérieure à la puberté et se manifeste par de douloureux abcès. Il s’agit de petits boutons sous-cutanés qui ballonnent progressivement, rougissent pour devenir parfois très douloureux.
C’est des lésions cutanées qui peuvent être confondues à un Kyste avec pour conséquence le retard du diagnostic. Le stade élevé de cette maladie se traduit par un ruissèlement du pus ainsi que de fistules qui finit par se cicatriser. Néanmoins, l’évolution des signes de cette pathologie est imprévisible et change en fonction du patient. Cette évolution peut aller jusqu’à handicaper les déplacements habituels et quotidiens de la personne atteinte de cette maladie. Toujours est-il qu’elle existe de forme mineure, modérée ou grave. Elle peut se manifester en 3 stades :
- Le stade de l’apparition d’un ou nombreux nodules cutanés et abcès (Stade 1)
C’est la forme légère ou bénigne de la maladie de Verneuil. Il prend en compte l’éruption annuelle de quelques fistules et abcès chroniques dont la guérison n’engendre pas les cicatrices. Ici, les cavités sous-cutanées ne sont pas remarquables.
- Le stade des abcès et fistules pour aboutir à la cicatrisation hypertrophique (Stade 2)
Cette phase se caractérise par l’apparition chronique des accumulations sous-cutanées (abcès) dans certaines parties du corps. Leur guérison entraine des cicatrices suite à la sécrétion des pus.
- Le stade de positionnement des lésions à fistules qui sont reliées les unes aux autres et les abcès (Stade 3)
C’est l’étape des inflammations continues à caractère douloureux. On remarque de dures cicatrices sous la peau. Ceci peut être à l’origine des lymphœdèmes. Il est à souligner qu’on peut assister à des petites bouffissures ou des éruptions sous la peau qui peuvent rougir et devenir douloureuses. Les gonflements peuvent s’étendre pour donner naissance à des abcès très désagréables avec des pus. Ils finissent par se défaire, ce qui entraine l’écoulement des pus dont l’odeur est pour la plupart du temps dégoûtant. Il n’est pas exclu que ces abcès réapparaissent dans une zone identique.
Dans certains cas de la maladie de Verneuil, les pus ne sortent pas par les fistules ou le canal normal. Ils cherchent d’autres voies sous-cutanées. Aussi devons-nous ajouter que certains porteurs de cette maladie présentent de façon récurrente de nouvelles boursouflures des follicules pilaires. On assiste dans ce cas à des phénomènes de l’éruption sous-cutanée qui engendre des cicatrices.
Nous pouvons retenir une fois encore que le symptôme clinique essentiel de la maladie de Verneuil reste la présence des petits gonflements cutanés et douloureux qui peuvent évoluer aux abcès. Ces nodules apparaissent souvent dans les régions anales, de l’aine et les aisselles. Elles peuvent aussi apparaitre dans les endroits « ’plis du corps »’ tel que l’entrecuisse, les seins… Vous auriez sans doute remarqué que ce sont les parties les moins aérées du corps humain qui sont sujettes à une forte sudation. Plusieurs coins du corps peuvent être touchés par cette maladie.
L’autre caractéristique typique de la maladie de Velpeau est liée à son évolution. À noter que lorsque cette pathologie cutanée évolue, elle peut provoquer :
- des lésions consécutives ;
- des cicatrices indélébiles ;
- des marques hypertrophiques ;
- des plaques résistantes ;
- des crevasses sous-cutanées ;
- ou des points noirs.
Voilà autant de signes dont l’apparition devrait vous indiquer la maladie de Verneuil et vous vous amener à prendre des dispositions qui s’imposent.
Maladie de Verneuil : comment lutter contre cette maladie ?
Il existe une multitude de formules thérapeutiques pour corriger la maladie de Verneuil. Ces différentes mesures de traitement sont choisies et appliquées selon la gravité des lésions. Mais, faisons toutefois remarquer que la maladie d’hidrosadénite a toujours été tardivement diagnostiquée. Et pour cause, ses symptômes sont confondus à ceux d’une autre maladie inflammatoire. Ce qui complique davantage sa thérapie. Vous devez aussi savoir que le traitement de cette maladie ne se fait pas à titre curatif. Il permet seulement d’arrêter la propagation des pathologies sur tout le corps. Au cas où les lésions seraient moins graves, vous pouvez :
- appliquer pendant longtemps les antiseptiques et antibiotiques locaux à l’endroit infecté après l’avoir soigneusement nettoyé avec de l’eau savonnée. Ceci a pour rôle de tuer les bactéries. Mais votre médecin ne va pas s’arrêter là. Il vous prescrira aussi et surtout des médicaments de nature rétinoïde, corticostéroïde ainsi que des immunosuppresseurs.
- Si vous constatez une amélioration dans les 3 premiers mois de l’application de l’antibiothérapie, continuez jusqu’à 6 voire 12 mois, car vous êtes en face d’une maladie chronique.
Au cas où les lésions auraient atteint un stade 3, alors, il est plutôt prudent d’adopter un traitement chirurgical. Une opération chirurgicale peut s’avérer utile pour le traitement des cas de profondes lésions. À ce niveau, le chirurgien peut procéder à l’ablation de la partie infectée grâce au laser CO2 ou à l’extériorisation approfondie des abcès ainsi que des fistules.
Peut-on identifier les causes de la maladie de Verneuil ?
Répondre à cette question revient à dégager la source de cette maladie. Comme nous l’avons précédemment évoqué, l’inflammation folliculaire des pilo-sébacés est due à l’obstruction des cavités des poils. Or, ce sont ces glandes sudoripares qui déterminent la formation et l’extériorisation de la sueur. Elles sont garantes du phénomène de la transpiration. Ces ports étant obstrués, la peau ne respire plus, d’où l’affection inflammatoire bactérienne. Cependant, la cause de la fermeture des glandes apocrines reste un mystère que les scientifiques tentent encore d’élucider désespérément.
Par ailleurs, les pistes hormonales et surtout génétiques, le nicotinisme (tabagisme) et l’obésité sont des potentielles sources non moins négligeables de la maladie.
La dimension héréditaire : cette dimension est très importante. Il a été remarqué que sur 30 à 40 % des personnes atteintes de cette maladie, d’autres membres de leur famille en sont porteurs. On peut donc conclure que la maladie de Verneuil peut être transmise à la descendance.
La dimension hormonale : il est vrai qu’un rapport concret n’a pu être prouvé entre les transformations hormonales et l’HS. Mais il n’est pas moins vrai que la maladie de Verneuil apparaisse après la puberté, la grossesse ou encore après la ménopause. L’aggravation des inflammations pendant la menstruation est même constatée chez la femme. On en déduit que les modifications des hormones lors de la ménopause et de la grossesse peuvent influencer les signes de la maladie de Verneuil.
D’autres maladies peuvent être à l’origine de l’hidrosadénite suppurée. Nombreuses sont les pathologies qui influencent cette maladie. On peut en compter :
- le diabète ;
- le psoriasis ;
- le rhumatisme ;
- la maladie de Crohn ;
- le lupus érythémateux ;
- la maladie des glandes thyroïdes…
Le tabagisme : fumer représente un véritable danger pour la maladie de Verneuil. 80 % des patients enregistrés ont le penchant de fumer. Une étude a même indiqué que le risque de l’HS est 6 fois plus grand chez les dépendants de la cigarette que chez les non-fumeurs. Il faut dire que le tabac semble être à l’origine de l’obstruction des follicules pilaires.
L’obésité : la plupart des patients de la maladie de Verneuil sont des obèses. On note aussi une récurrence rapide des inflammations chez les individus en surpoids.
Retenons aussi que la chaleur, la sudation et même le stress sont capables d’aggraver les risques de la maladie. Mais vous pouvez vous rassurer de ce qu’il n’a pas encore été démontré que les traditions alimentaires impactent les risques de la maladie de Velpeau. L’autre note positive par rapport à la maladie de Verneuil, c’est qu’elle n’est pas contagieuse. Vous ne pouvez pas la contracter, ni sexuellement ni par contact simple.
Existe-t-il un lien entre la maladie de Verneuil et le Cancer ?
Certaines recherches scientifiques réalisées en Suède ont confirmé que les risques de cancer sont 2 fois plus développés chez les patients de Verneuil que chez les personnes non atteintes. Toutefois, nous devons faire remarquer que ces résultats sont à prendre avec pincette. En fait, le risque de cancer est beaucoup plus lié au style de vie des individus atteints de la maladie de Verneuil.
Autrement dit, la maladie de Verneuil conduit les personnes souffrantes à des changements de comportements plutôt favorables au développement du cancer. Par exemple, un patient de Verneuil peut désespérément s’adonner au tabagisme qui est sans doute le facteur N° 1 des maladies cancérogènes. Il est alors difficile d’associer directement le Cancer à la maladie de Verneuil.
Maladie de Verneuil : quelles sont les complications ?
La maladie de Verneuil dans sa forme avancée peut occasionner de multiples complications. C’est pourquoi il est plutôt recommandé de consulter le médecin lorsque vous vous rendez compte que les douleurs s’amplifient ou que la cicatrisation des plaies dure trop longtemps. Dans tous les cas, les implications suivantes sont envisageables :
- l’érysipèle (c’est une infection cutanée ou des tissus conjonctifs) ;
- intoxication du sang ;
- la fièvre ;
- les flores de la valve mitrale ;
- le carcinome épidermoïde dans les parties gonflées.
La maladie de Verneuil peut entrainer des affections immunitaires. En effet, lorsque les inflammations apparaissent, une quantité importante des protéines se retrouve dans le sang. Ce phénomène pourrait même occasionner des maladies rénales. Seulement, vous devez garder à l’esprit que ces cas sont assez rares. Nous pouvons donc en conclure que la probabilité est très forte qu’un porteur de gènes de Verneuil souffre d’autres infections inflammatoires telles que l’Arthrite et le Crohn.
Est-il possible de diagnostiquer la maladie de Verneuil ?
Diagnostiquer la maladie de Verneuil revient à se s’appuyer sur ses symptômes et sur ses différentes expressions cliniques les plus spécifiques. Pour s’assurer donc d’un diagnostic fiable, le médecin peut pratiquer les semences bactériennes ou une biopsie. Ce sont les méthodes les plus indispensables à la confirmation d’un diagnostic concret.